Sur plus de 770 millions d'articles importés dans des petits colis en 2024, 97% venaient de Chine et la moitié étaient d'une valeur inférieure à 3,4 euros.
( AFP / ROSLAN RAHMAN )
S'ils étaient pris en compte dans la balance commerciale de la France, les petits colis importés, dont le nombre a explosé ces dernières années, alourdiraient le déficit commercial de 4,2 milliards d'euros -il était de 81 milliards en 2024-, révèle une étude des Douanes mercredi 17 décembre.
Vêtements, chaussures et accessoires, jouets, bijouterie... En 2024, 773 millions d'articles ont été importés dans des envois d'une valeur inférieure à 150 euros , contre 170 millions en 2022. Depuis juillet 2021, on parle de plus de 2,1 milliards d'articles.
Ces produits arrivent à 97% de Chine, contre 86% en 2022, et représentent des prix de plus en plus bas: la moitié sont d'une valeur inférieure à 3,4 euros. L'étude parle d'un "effondrement du prix moyen par article" , quasiment divisé par deux entre 2021 et 2025, de 11,7 à 6,4 euros.
"Cette dynamique s'explique par l'émergence en 2023 de plateformes construites sur les modèles de l''ultra-fast-fashion' ou de 'direct-from-factory' comme Shein et Temu" ou AliExpress, analyse l'étude.
Vers une taxation
Les vêtements, accessoires et chaussures représentent la moitié des montants importés. Suivent des articles divers en plastique, des appareils électriques, des jouets et des bijoux. Un cinquième des articles déclarés en France sont réexportés vers d'autres pays européens, nous apprend l'étude.
Ces petits colis, importés ou exportés, ne sont pas encore comptabilisés dans le calcul de la balance commerciale française, comme c'est le cas en Allemagne par exemple. Or "leur prise en compte aurait dégradé le solde commercial d'au moins 4,2 milliards d'euros en 2024", dévoile l'étude, alors que ce solde était déjà en déficit de 81 milliards (en recul après les 99,6 milliards de 2023 cependant).
Depuis le 1er juillet 2021, les importations de pays tiers sont soumises à la TVA dès le premier euro et doivent faire l'objet d'une déclaration douanière. Ces dernières ont triplé entre 2022 et 2024, s'établissant à 189 millions de déclarations pour un total de 5,3 milliards d'euros (contre 1,9 milliard en 2022).
Ces envois inférieurs à 150 euros sont pour l'instant exonérés de droits de douane. La France compte instaurer une taxe sur ces colis dès le 1er janvier, d'une valeur de 5 euros selon le projet de budget 2026 tel qu'adopté au Sénat mais pas encore définitif. Une taxation de trois euros est prévue pour juillet 2026 au niveau européen.
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